C'est une petite révolution dans le monde du funéraire. Une coopérative vient d'ouvrir à Orvault, près de Nantes. Les membres paieront leurs obsèques un peu moins cher.
Brigitte Brodin, employé et Sabine Le Godinec, responsable de la Coopérative
Le décor. Pas de plaques en granit en vitrine, ni de cercueils exposés dans la boutique. Installée au Forum d'Orvault, la coopérative funéraire de Nantes accueille, depuis hier, ses clients dans un petit salon cosy : joncs de mer au sol, meubles colorés, canapés confortables...
Si ce n'est le petit livre sur des obsèques plus écolos, rien n'évoque ici la mort.
C'est une société d'un genre un peu nouveau qui vient d'ouvrir. À sa tête, trois femmes, Sabine Le Gonidec, qui a longtemps travaillé dans le marketing ; Brigitte Brodin, ancienne préparatrice en pharmacie et Sophie Dronet, maîtresse de cérémonie.
Elles revendiquent une approche innovante en France, très répandue au Canada. « Nous sommes une coopérative dont les parts sociales sont détenues par les salariés, par des entreprises en lien avec l'économie sociale et solidaire, des associations et des citoyens. » Un membre égale une voix.
Qu'est-ce que cela change ? Les membres sont tous propriétaires de l'entreprise et bénéficient d'une ristourne de 10 % sur les prestations obsèques, une offre valable aussi, par exemple, pour tous les salariés d'une entreprise qui adhère.
Pour le reste, la coopérative offre les mêmes services que les autres sociétés : des contrats obsèques, l'organisation du transport du corps, la vente de cercueil, la préparation de cérémonies civiles.
Côté tarifs, les comparaisons sont difficiles, tant les formules dans ce secteur sont nombreuses. La coopérative propose à ses membres un forfait d'intervention de 990 € pour mettre à disposition son personnel, organiser et gérer l'administratif. À cela, s'ajoute l'ensemble des prestations obsèques. Évidemment, la facture grimpe. En France, le coût moyen des funérailles dépasse les 3 000 €.
« Ce qui fait baisser les prix, ce sont les choix que l'on fait », assure Sabine Le Godinec, qui dit vouloir offrir un éventail très large. « Une rampe réfrigérée à domicile est moins chère qu'un salon funéraire le caveau n'est pas obligatoire, une toilette du défunt est moins coûteuse que des soins de thanatopraxie et plus écolo. »
C'est dans l'air du temps, la coopérative affiche une dimension environnementale. Cercueils fabriqués en France, en carton ou en bois, mais sans vernis. Des capitons biodégradables. Des tombes végétalisées et des monuments funéraires d'occasion. La loi en France ne permet guère d'aller plus loin. « On est un des rares pays où l'inhumation sans cercueil n'est pas autorisée », souligne Sabine Le Godinec. À son démarrage, la coopérative compte déjà 130 membres.
Texte : Marylise Couraud
Photo : Jérôme Fouquet
Publié sur Entreprises Ouest France
Merci pour cette nouvelle information que je découvre grâce à votre coopérative.
Gattaut, 10 décembre 2016