La mort libre

10 ans d’aide médicale à mourir
Balado avec Alain Gravel à l’animation et Alexandre Sheldon à la réalisation

  Écouter le balado ici

Le titre La mort libre vient d’une entrevue faite avec Louise Forestier où elle disait : « Moi, j’ai connu l’amour libre, ça fait que là, je veux connaître la mort libre. » Au-delà du jugement, des préjugés et de l’éducation qu’on peut avoir, on parle vraiment de mort libre. - Alain Gravel

C’est quoi une mort libre? C’est une mort douce finalement… C’est pas tuer, jamais. C’est pas tuer.

Ce projet a nécessité une trentaine d’entrevues étalées sur six mois. Quatre épisodes aux thèmes différents sont abordés. En voici quelques extraits :


Apprivoiser la nouvelle mort (52 minutes)
  • Antoine Bédard, auteur du livre Mettre la mort à l’agenda. Son père, un médecin, a eu l’AMM il y a environ 8 ans. Il ne voulait pas arriver vers la mort lentement : « Pour mon père, il n’était absolument pas question de se battre. Et on était à deux cheveux du suicide aussi […] C’est difficile d’accepter cette réalité-là quand on n’est pas dans le corps de l’autre, qu’on ne mesure pas la souffrance de l’autre […] Mon père ne voulait pas mourir, il voulait arrêter de souffrir. »
  • Marianne Marquis-Gravel, la conjointe de l’écrivain Simon Roy qui a eu l’AMM il y a deux ans : « Quasiment tous les jours, il se réveillait le matin en demandant "est-ce que c’est aujourd’hui que je meurs? ". Il avait hâte, lui. Il n’avait pas pu contrôler la maladie, mais de contrôler sa mort c’était comme un ultime pied de nez à ce que la vie lui avait infligé par le cancer. »


Les médecins qui donnent la mort (43 minutes)

Même si ce sont des professionnels, ils font preuve de beaucoup de sensibilité envers leurs patients. D’ailleurs, ils se souviennent tous de leur première fois. - Alain Gravel

  • Docteur Claude Rivard : « J’ai un très bon souvenir de ce moment-là. C’est comme si on ouvrait une porte en disant : "Regarde, c’est possible que les gens soient capables de mourir comme ça, en faisant leurs adieux immédiats à la famille, à tout le monde, chez eux ." »
  • Docteur Richard Dumouchel : « Je me suis toujours dit que la journée où ça ne générerait pas une émotion importante, j’arrêterais. […] Habituellement, je ne prévois jamais une autre activité après une AMM. Je sais que je vais être un petit peu remué […] On ne peut pas dire que je sors de là indemne. »


La petite histoire d’une grande révolution (43 minutes)

Avant l’arrivée de l’AMM, il y avait des pratiques qui s’en approchaient drôlement. -Alain Gravel

  • Philippe Couillard, ancien premier ministre du Québec et neurochirurgien pendant près de 20 ans : « C’était du non-dit. On pouvait toujours trouver des solutions, mais la solution c’était de la sédation à très haute fréquence et à très haute intensité. On faisait tout ça de façon assez consciente, mais pas assez encadrée et pas assez visible […] Lorsqu’on disait au patient "ne vous en faites pas, on ne vous laissera pas souffrir ", tout le monde savait ce que ça voulait dire. C’était un non-dit avec lequel les gens fonctionnaient. »


Les pentes glissantes de l’aide médicale à mourir (60 minutes)
  • Docteur Michèle Marchand, ancienne conseillère en éthique pour le Collège des médecins, et l’une des marraines de l’AMM : « L’argument qu’il va y avoir un glissement, qu’on va partir par une petite ouverture et que, de fil en aiguille, on va glisser vers un plus grand nombre avec des critères de moins en moins restrictifs, c’est réel comme danger. On est là-dedans. »
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