La Coopérative funéraire de Saint-Hyacinthe, également connue sous la dénomination sociale de Résidence funéraire Maska, témoigne de l'enracinement remarquable d'une entreprise d'économie sociale dans son milieu. Seulement 9 mois ont suffi pour amasser près de 575 000 $ en parts privilégiées auprès de ses membres, en vue de l'acquisition et de la rénovation d'un nouvel édifice. Selon Bernard Ndour, de la Caisse d'économie solidaire, « jamais une coopérative funéraire n'a pu lever autant d'argent lors d'une campagne dans son milieu. Ça démontre donc l'ancrage de la coopérative dans son milieu. Lors de l'inauguration, on aurait dit que tout Saint-Hyacinthe s'était déplacé. C'est leur coop! ».
Depuis la fondation de la coopérative en 1979, la volonté de s'agrandir a fait son bout de chemin. Sa première relocalisation, en 2004, a permis de passer de vingt funérailles par année à une centaine. En 2010, suite à l'augmentation considérable du nombre de funérailles, les installations ne pouvaient plus répondre à la demande. La coopérative a alors cherché à aménager un nouveau point de service. Aujourd'hui, la Coopérative funéraire de Saint-Hyacinthe habite un ancien centre de services du Mouvement Desjardins dans le quartier Douville. Le nouveau bâtiment dispose de deux salons d'exposition, d'une salle de réception, d'une chapelle, d'un columbarium, ainsi que de bureaux et d'aires de service. On vise à réaliser entre 200 et 250 funérailles annuellement. Les 1600 membres et toute la population maskoutaine peuvent dorénavant bénéficier de services funéraires regroupés sous un même toit.
Le directeur général de la coopérative, Yves Richard, mentionne que la population locale a vivement appuyé le projet. « La campagne de souscription de parts privilégiées a soulevé la volonté des gens d'investir dans un projet qu'on a mis de l'avant. Les gens sont patients, ils ont attendu 30 ans », dit-il. Il ajoute que les membres voulaient se doter d'une infrastructure qui pouvait répondre à leurs besoins. Par surcroît, selon M. Richard, les taux d'intérêt des parts étaient également attrayants pour les membres (3 ans à 2,5 %, 5 ans à 3,5 %, 7 ans à 4,5 %).
La contribution financière de la Caisse d'économie solidaire représente la moitié du coût total du projet d'achat et de transformation du bâtiment. Grâce au prêt de 1 M$ de la Caisse, la superficie de la coopérative se voit ainsi sextuplée (environ 12 000 pieds carrés). Le directeur général de la Coopérative funéraire de Saint-Hyacinthe soutient que la coopérative n'aurait pas pu cadrer avec les critères des institutions financières traditionnelles. « Ça prend des institutions financières qui acceptent des organisations comme la nôtre. Notre projet est important, car il assure un rôle de régulateur de marché. Sinon, ça coûterait plus cher pour les services funéraires. On est maintenant capable de bien jouer notre rôle au profit de toute la population », affirme-t-il.
La Caisse s'est naturellement associée à des partenaires nationaux et locaux, tels que la Fiducie du Chantier de l'économie sociale, la Fédération des coopératives funéraires du Québec, le CLD Les Maskoutains, etc. Ceci illustre la force de la Caisse en matière de montage financier en réseau au bénéfice de ses membres. La Caisse d'économie solidaire contribue donc au soutien du développement collectif et de l'ancrage territorial dans les régions. La Caisse tient à saluer le succès de la campagne de souscription de parts privilégiées de la Coopérative funéraire de Saint-Hyacinthe. Cette expérience démontre qu'il s'agit d'un moyen efficace pour trouver du financement et d'une mesure de soutien de la population locale.
Publié sur le site de la Caisse d'économie solidaire Desjardins